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Animaginaires
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Animaginaires

Les Animaginaires

Ce sont des êtres de nature très difficiles à approcher ou même à distinguer.
Des étrangetés, des sangs-mêlés, des hybridés.
Ils n'appartiennent à aucune catégorie, ne se définissent pas,
ne se nomment pas. Ils sont libres, sans attaches, sans territoires fixes, sans habitudes installées.

A peine là, déjà ailleurs. Ils se vivent à cent à l'heure ou bien très lentement.
C'est selon. Ils se moquent bien du temps qui les dépasse

se voulant juste en présence au présent.

Ils ont les paupières trouées pour mieux voir yeux fermés ; parfois en fin de journée, ils cherchent l'ombre étendue d'une feuille désertée et s'agglutinent là serrés l'un, contre et dans, l'autre, suçant le frais de tout leur être sous

la blancheur du papier.

Ils se deviennent dans l'obscurité. L'écrasante lumière d'été leur anéantit toute velléité de faire quoi que ce soit de précis.

Ils se laissent exister et s'affolent à mirer toutes les nuances d'être qu'ils peuvent en une seule journée miroiter.
Ils sont torrents, rivières, flaques, estuaires, doutes en flux continu ou piscines d'eau de mer.

Ce sont des êtres contradictoires : ils cherchent la lumière sans pouvoir longtemps la supporter.

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Ce sont des êtres contradictoires : ils cherchent la lumière sans pouvoir longtemps la supporter.

Estivalés du dedans, ils aiment tant l'obscurité, les lacs sombres, les brouillards épais qui floutent tout et gomment les contours serrés.

Ils hument le dessin confus de paysages entraperçus à travers la trame lin de brumes fantasmées.

Le « Noun » d'écume...

Ils ne savent plus vouloir préférant errer en lisière de bestiaire pour cueillir ce qui vient en partage et se laisser le boire à plein.

Puis dormir, dormir, dormir de plaisir, pour mieux se souvenir. Rêver jusqu'à ne plus pouvoir démêler les images,

ni qui fait quoi, ni moi ni toi. Sœurs et frères jusqu'à la dissolution dans un espace de cœur qui se régénère sans heurts.

Le monde s'infinit quand ils imagin'errent.

Une clairière de mer sous chaque pierre et le chemin se déroule et s'expand.

Pas besoin de sextant ni de faire le point, l'horizon se déplace à l'envi et des mondes se déplient sous leurs pas délicats.

Le cycle spirale et s'agrandit, se déforme et reforme autrement, autres temps, reformulant jusqu'à la fin des nombres des formules de vie aux fumets exaltants qui se commencent sans recommencement. ec

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