Borderline est né d'un processus, l'effeuille temps, superposant des bribes de paysages travaillées comme une palette de matières premières picturales. Le feuilletage de différents points de vue questionne la complexité et la singularité d'une perception, joue avec l'impossibilité à saisir un état, un instant ; ceux-ci ne se succèdent plus dans une linéarité temporelle mais se superposent en stratifications, en accumulations et combinaisons, par un travail d'arrangements presque musicaux.

Ce processus explore ces territoires flottants entre de multiples états qui n’en font qu’un, cherche le moment du glissement d'un instant à l'autre, la chute vers l'inconnu de l'instant d'après qui ne peut être qu'en cessant d'être. Sont laissées dans cette mutation des traces, d’autres composantes de passage, constituant de nouvelles présences. Ces mues de chaque instant flottent en suspension dans la mémoire et s'agrègent aux perceptions à venir sur cette matière temps, définie par St Augustin comme composé d'inexistences.

 

En écho de ces présences sont nés des textes et leurs doubles sonores développés sur le même principe de feuilletage et de déstructuration, offrant d'autres clefs de lecture, des fictions évoquées, des états possibles, rêvés, pour un objet qui étend ainsi sa palette sensorielle.

L'encodage QR d’un lien vers ces enregistrements en ligne, lui même, traces, dessin, sert de porte, contenant des éléments à la fois invisibles et visibles. Il permet via un scanner Flash Code sur smartphone, une écoute singulière avec une expérience variée de l'espace au gré des textes diffusés en aléatoire.

La même expérience est proposée via le lecteur mp3 et ses casques.

 

Photo/graphisme : Elisabeth Celle

Textes et création sonore : Sellig Nossam en collaboration avec Christian Gerber

 

Un CD des textes et de la création sonore est en cours d'édition.